Equitation et grossesse : compatibilité possible ?
Est-il possible pour une femme enceinte de pratiquer l’équitation ? Si oui, jusqu’à quel moment de la grossesse est-il sécuritaire ? Y a-t-il des dangers associés à l’équitation pendant la grossesse ? Quand peut-on recommencer après l’accouchement ? Les conseils de la sage-femme et du médecin.
Peut-on faire du cheval enceinte ? Jusque quand ?
Selon Priscille Le Grelle, médecin fédéral de la Fédération française d’équitation, il est important d’être prudente pendant la grossesse, quel que soit le sport pratiqué. Cependant, il est également recommandé de continuer à bouger. Anh-Chi Ton, sage-femme, estime cependant que si une femme n’a pas pratiqué l’équitation avant d’être enceinte, la grossesse n’est peut-être pas le meilleur moment pour commencer.
En ce qui concerne les femmes qui pratiquaient déjà l’équitation en loisir, elles peuvent raisonnablement continuer jusqu’à 4 à 5 mois de grossesse, estime le Dr Le Grelle. Au-delà, il peut y avoir un inconfort dû aux changements du centre de gravité de la femme enceinte, ce qui augmente le risque de chute et de sciatique. Cependant, le bébé ne ressent pas d’inconfort car il flotte dans le liquide amniotique. Pour plus de confort, il est conseillé de porter une brassière de sport pour un bon maintien de la poitrine, mais la ceinture de grossesse et la dorsale ne sont pas nécessaires, car le fait de monter à cheval indique que la femme se sent bien, souligne le médecin.
Il est également important de considérer le type de pratique. Si la femme enceinte ne cherche pas à faire de la compétition ou à sauter des obstacles, monter à cheval pour son plaisir ne pose pas de problème. Cette pratique procure plaisir, détente et permet de mobiliser le corps tout en découvrant l’environnement, explique le Dr Le Grelle. De plus, contrairement à d’autres sports, l’équitation n’entraîne pas une grande dépense énergétique.
Équitation enceinte : quelles contre-indications ?
Bien que la pratique de l’équitation ne soit pas contre-indiquée chez une femme enceinte en bonne santé, il existe plusieurs contre-indications à prendre en compte. Le Dr Priscille Le Grelle les énumère : fausses couches à répétition, béance du col de l’utérus, grossesse pathologique, prééclampsie et accouchement prématuré. En plus de ces contre-indications avérées, il est essentiel d’être attentif à son corps et à son bien-être. La pratique de l’équitation doit être arrêtée en cas de saignements, de douleurs pelviennes ou de contractions, avertit le médecin. De plus, chaque à-coup sur la selle peut fragiliser le périnée et causer des fuites urinaires, car le ventre de la femme enceinte exerce une pression vers le bas, complète la sage-femme Anh-Chi Ton.
Quand reprendre l’équitation après l’accouchement ?
Selon la sage-femme, la rééducation périnéale doit être terminée avant de remonter à cheval. Cela implique d’attendre environ 6 semaines après l’accouchement pour commencer la rééducation. Idéalement, une rééducation abdominale devrait également être poursuivie afin de réduire davantage le risque de fuites urinaires et de prolapsus. Dans ce cas, la reprise de l’équitation ne serait pas possible avant 5 mois après l’accouchement. En cas d’accouchement par césarienne, il est conseillé de consulter son médecin avant de monter à cheval et d’attendre au moins 3 mois. Dans tous les cas, la reprise de l’activité sportive doit être progressive, en commençant par une demi-heure de promenade à cheval pour voir comment son corps réagit et pour renouer avec son cheval, précise le Dr Le Grelle.