Risques des PFAS, des polluants éternels
Les PFAS, également connus sous le nom de composés perfluorés, incluant le Teflon, suscitent beaucoup d’attention. Ces produits chimiques sont présents dans de nombreux articles à usage industriel ou domestique. Quels effets peuvent-ils avoir sur notre santé ? Quels produits couramment utilisés sont concernés par ces composés ? Que pouvons-nous faire à ce sujet ?
De quoi s’agit-il ? Quels produits contiennent des PFAS ?
Les PFAS, ou perfluorés, sont une vaste famille de plus de 4 500 composés chimiques produits par l’homme depuis les années 1950. Leurs propriétés chimiques les rendent résistants à l’eau et aux graisses, ainsi qu’à des températures élevées. Ils sont donc largement utilisés dans de nombreux produits industriels et domestiques tels que les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les vêtements imperméables, les meubles, les emballages alimentaires, les cosmétiques, les vernis et peintures, ainsi que certains matériaux de construction tels que les mousses anti-incendie et les isolants de fils électriques.
Les dangers liés aux polluants perfluorés (PFAS)
Le danger des PFAS réside dans une exposition prolongée à long terme. On ne sait pas encore au bout de combien de temps ils deviennent toxiques, mais la Commission allemande de biosurveillance humaine a établi des concentrations sanguines à partir desquelles des effets néfastes sur la santé peuvent être attendus. Les femmes en âge de procréer ne devraient pas dépasser une concentration de 5 µg de PFOA/l et 10 µg de PFOS/l, tandis que pour les autres populations, les seuils sont de 10 µg de PFOA/l et 20 µg de PFOS/l. Cela suggère que les enfants exposés in utero sont les plus vulnérables face à ces substances.
Une étude menée par Santé publique France en 2019 a révélé que les deux PFAS les plus utilisés, le PFOA et le PFOS, étaient présents dans le sang de tous les enfants et adultes testés. Ces composés sont interdits en Europe depuis 2009 et 2020 respectivement, sauf dérogation.
Dans les études scientifiques, il a été démontré que l’exposition in utero et pendant les premières années de vie à des doses élevées de PFAS diminuait l’efficacité des vaccins chez les tout-petits et entraînait un faible poids à la naissance. Chez les adultes, ils entraînent une augmentation du taux de cholestérol. De plus, le PFOA a été classé comme cancérigène pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer en décembre 2023.
D’autres risques probables incluent des liens possibles entre les PFAS et le diabète de type 2, le diabète gestationnel, l’hypertension pendant la grossesse, des perturbations de la production des hormones thyroïdiennes, et une altération de la fertilité chez les femmes et les hommes.
Comment éviter les PFAS ?
Pour réduire son exposition aux PFAS, il est recommandé de privilégier l’utilisation d’ustensiles de cuisine en acier inoxydable ou en fonte, et de limiter l’utilisation d’emballages alimentaires jetables. Les pailles en papier contiennent trois fois plus de PFAS que celles en plastique, il est donc préférable d’utiliser des pailles en acier inoxydable pour éviter toute ingestion de ces substances.
Dans les vêtements, il est préférable d’opter pour des articles étiquetés sans traitement aux perfluorés, tels que ceux certifiés GOTS (Global organic textile standard) ou Confidence in textiles. Les vêtements imperméables traités avec du polyuréthane sont également une alternative, bien que cela ne soit pas toujours précisé. Il est conseillé d’éviter les vêtements antitaches ou infroissables.
Dans la salle de bains, il convient de limiter l’utilisation de mascaras waterproof, de fonds de teint longue tenue et de rouges à lèvres liquides contenant des PFAS, ainsi que d’éliminer les produits contenant du PTFE.
Il est important de souligner que pour les PFAS déjà présents dans l’organisme, il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire pour s’en débarrasser. La meilleure approche consiste donc à limiter l’exposition à ces substances.