Crainte d’être toujours malade : l’hypocondrie
L’hypocondrie est considérée comme un trouble anxieux. Les personnes hypocondriaques, souvent étiquetées comme des « malades imaginaires », sont constamment préoccupées par leur santé. Ce trouble, déjà identifié et décrit dès l’Antiquité, cache un profond mal-être difficile à calmer. Faisons le point sur les symptômes et les traitements.
Comprendre l’hypocondrie
Selon une étude Ifop/Capital Image de 2013, environ un Français sur dix s’angoisse en l’absence de symptômes et peut être considéré comme hypocondriaque. La pandémie de Covid-19 a probablement contribué à une augmentation de ce chiffre, car de nombreuses personnes anxieuses se font régulièrement tester par crainte d’avoir contracté le coronavirus. Mais qu’est-ce que l’hypocondrie exactement ?
L’hypocondrie est un trouble psychiatrique caractérisé par la crainte ou la certitude d’être constamment atteint par une maladie. Même si les maladies sont imaginaires, l’individu ne simule pas sa souffrance. Il ressent de réelles souffrances psychologiques et est poussé par l’anxiété à multiplier les consultations médicales et les demandes d’examens qui ne parviennent pas à le rassurer.
Il est important de ne pas confondre l’hypocondrie avec la nosophobie et la mysophobie. La nosophobie est une peur panique de contracter une maladie, tandis que la mysophobie est une peur irrationnelle d’être en contact avec la saleté, les microbes, et les odeurs corporelles.
Les causes de l’hypocondrie
L’hypocondrie peut être liée à une anxiété diffuse qui se focalise sur la peur de la maladie et de la mort. Les individus ayant des tendances anxieuses ou narcissiques sont plus susceptibles de développer une hypocondrie. L’environnement familial peut également jouer un rôle, notamment si les parents sont préoccupés par leur santé ou souffrent également d’hypocondrie. Les facteurs génétiques ne semblent pas jouer un rôle important dans l’apparition de ce trouble. La dépression peut également être un facteur de risque supplémentaire et aggraver les symptômes de l’hypocondrie.
Les symptômes de l’hypocondrie
Les personnes hypocondriaques peuvent être convaincues que leur entourage ne les remarquera qu’en appelant à l’aide. Elles peuvent également avoir développé cette croyance durant leur enfance, où leur maladie était le seul moyen d’attirer l’attention de leurs parents. Une personne hypocondriaque peut être préoccupée et souffrir en raison de l’interprétation de sensations physiques persistantes qui deviennent le centre de son attention. La peur d’être atteint d’une maladie est si forte qu’elle interprète chaque signe corporel comme un symptôme grave. L’anxiété peut parfois se transformer en crises d’angoisse nécessitant une consultation médicale urgente.
Les traitements de l’hypocondrie
La prise en charge de l’hypocondrie est complexe. Les approches visant à réduire l’anxiété provoquée par ce trouble peuvent atténuer les sensations physiques ressenties et éventuellement limiter le besoin de consulter et de demander des examens médicaux. Les psychothérapies et les traitements anxiolytiques sont souvent recommandés. La thérapie comportementale et cognitive donne généralement de bons résultats en déconditionnant les réflexes de peur ancrés chez la personne.
Il est important de mentionner que certaines personnes refusent de consulter un psychologue ou un psychiatre pour traiter leur hypocondrie. Cela crée un cercle vicieux, car le rejet de la suggestion de consulter renforce leur désir de trouver un nouveau médecin pour tenter de confirmer leurs croyances. La sophrologie est également une technique de relaxation recommandée pour gérer le stress et les émotions liés à l’hypocondrie.
Aider une personne hypocondriaque au quotidien
Vivre avec une personne hypocondriaque peut être difficile, car elle monopolise souvent la conversation avec ses inquiétudes et il est difficile de la rassurer. Il est important de lui accorder suffisamment d’attention tout en évitant de renforcer ses obsessions. Il est également recommandé de l’encourager à trouver d’autres sources de satisfaction et de divertissement pour limiter son obsession. Des activités comme la danse, le sport ou le théâtre peuvent aider à reconstruire la confiance en son corps.