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Devenir aidant familial : quelles démarches ?

Jessica
Par Jessica
01 octobre 2024 33

Lorsque la situation l’exige, on peut devenir un aidant sans avoir choisi cette position. Cela peut arriver quand on a un enfant handicapé ou un parent âgé et dépendant. Mais quelles sont les étapes à suivre dans ce cas ? Comment peut-on bénéficier du congé de proche aidant ? Bénédicte Kail, qui est conseillère nationale en éducation des familles chez APF France handicap, nous explique tout.

Définition : qu’est-ce qu’un aidant ?

On ne choisit pas d’être aidant. On le devient par la force des circonstances lorsque l’on a un proche en situation de handicap ou un parent âgé et dépendant qui a besoin d’aide. Un aidant est une personne qui vient en aide de manière bénévole à un proche dépendant de son entourage. Cela peut être un conjoint, un parent, un oncle, une cousine, une voisine ou un ami. Selon le Code de l’action sociale et des familles, un proche aidant est défini comme « une personne qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie, du fait de l’âge, de la maladie ou d’un handicap. »

Qui sont les aidants en France ?

En France, on estime qu’il y a environ 11 millions d’aidants, soit environ un Français sur six. L’âge moyen des aidants est de 49 ans, avec 60 % d’entre eux étant des femmes. Près de 83 % des aidants aident un membre de leur famille, dont 44 % aident un de leurs parents. Les tâches les plus courantes des aidants comprennent les courses (81 %), l’entretien du logement (81 %), les sorties à l’extérieur (68 %), l’organisation de la gestion du quotidien (66 %) et l’aide personnelle (santé, hygiène, toilette). La majorité des aidants se déplacent au domicile de leurs proches au moins une fois par semaine.

Beaucoup de personnes deviennent des aidants sans même s’en rendre compte. Ils glissent progressivement dans cette situation, considérant souvent cela comme normal et instinctif. Ils ne se plaignent pas et ne partagent pas leurs difficultés.

Comment devenir un aidant familial ? Quelles démarches effectuer ?

Actuellement, il n’existe pas de statut juridique spécifique pour les aidants. Cependant, il est possible de demander une attestation administrative au Conseil départemental pour prouver son rôle d’aidant. Il suffit d’envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception, dans laquelle on atteste sur l’honneur être aidant d’un proche et préciser la nature de la relation et la pathologie de la personne aidée. On peut également dresser la liste des actes accomplis en tant qu’aidant et le temps approximatif consacré à ces tâches. Cette déclaration permet d’obtenir un statut administratif d’aidant.

Quels sont les droits des aidants ?

Bien que les aidants n’aient pas de statut juridique défini, ils bénéficient de certains droits. Par exemple, il existe un droit au répit qui permet à l’aidant de prendre un peu de repos en bénéficiant d’une enveloppe annuelle de 500 € pour financer un hébergement temporaire en Ehpad, un accueil de jour ou le renforcement de l’aide à domicile. Le congé de proche aidant offre également la possibilité à l’aidant de cesser temporairement son activité professionnelle pour s’occuper de son proche dépendant. Ce congé est soumis à conditions et sa durée maximale est de 3 mois, renouvelable dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière professionnelle. Il est également possible d’être rémunéré en tant qu’aidant salarié lorsqu’on apporte son aide à un proche en perte d’autonomie.

Le congé de proche aidant est indemnisé par l’Allocation Journalière de Proche Aidant (AJPA) à hauteur de 64,54 € par jour, dans la limite de 66 jours. À partir de janvier 2025, les aidants pourront bénéficier de 66 jours d’indemnisation de l’AJPA par personne aidée, jusqu’à un maximum de 264 jours sur l’ensemble de leur carrière.

En conclusion, bien que les aidants n’aient pas de statut juridique spécifique, ils bénéficient de certains droits afin de les soutenir dans leur rôle essentiel d’accompagnement et d’aide à leurs proches dépendants.

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