Droits des proches aidants : quelles garanties ?
Pour prendre soin d’un proche en perte d’autonomie, se donner une pause pour se reposer ou même recevoir une indemnité financière, les proches aidants ont des droits. Comment peuvent-ils les faire valoir ? C’est ce que nous allons voir avec Bénédicte Kail, conseillère nationale éducation familles chez APF France handicap et co-animatrice du CIAAF.
Les droits des proches aidants
Depuis la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) de 2015, les proches aidants disposent de droits, notamment celui au répit. Cette loi reconnaît les proches aidants comme des acteurs incontournables et leur accorde des droits pour les soutenir dans leur rôle d’aidant familial.
Les conséquences d’être aidant familial au quotidien
Lorsqu’on devient aidant familial, les conséquences sont nombreuses et impactent la vie quotidienne. Dans l’exemple de Lydie, elle a découvert que son mari était atteint de la maladie d’Alzheimer en 2018, ce qui a bouleversé sa vie. En tant qu’aidante, elle doit organiser la vie quotidienne avec la maladie, répéter les tâches à accomplir et s’occuper de son mari en permanence. Ces responsabilités peuvent engendrer du stress, de la fatigue et une charge mentale, physique et émotionnelle importante.
Comment obtenir le statut d’aidant familial ou de proche aidant
Bien qu’il n’y ait pas de statut juridique spécifique pour les aidants familiaux, le Code de l’action sociale et des familles définit clairement ce qu’est un aidant. Aucune démarche administrative n’est nécessaire pour être reconnu en tant qu’aidant familial. Cependant, si votre proche bénéficie de certaines aides, vous pouvez demander une attestation administrative prouvant votre statut d’aidant en envoyant une lettre recommandée avec accusé de réception au Conseil départemental.
Les droits des aidants
Malgré l’absence d’un statut juridique spécifique, les aidants disposent de certains droits depuis la loi ASV de 2015. Pour obtenir plus d’informations sur ces droits, il est possible de se tourner vers les Centres locaux d’information et de coordination (CLIC), qui sont des points d’information de proximité pour les personnes âgées et leurs aidants.
Le congé de proche aidant permet de suspendre son activité professionnelle pour accompagner une personne en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Sa durée est de trois mois, renouvelable dans la limite d’un an sur toute la carrière professionnelle. Un congé de présence parentale est également prévu pour les parents d’enfants malades, handicapés ou accidentés.
Le droit au répit permet aux aidants de bénéficier de moments de repos et de souffler un peu. Des dispositifs de répit, tels que l’accueil de jour, l’hébergement temporaire ou l’aide à domicile, sont accessibles aux aidants grâce à ce droit.
En ce qui concerne les droits à la retraite, lorsqu’un aidant cesse son activité professionnelle pour s’occuper d’un proche dépendant, il peut bénéficier de l’assurance vieillesse d’un aidant familial, qui lui permet de valider des trimestres pour sa retraite sans cotisations supplémentaires.
Il est également possible de demander un aménagement du temps de travail à son employeur en tant qu’aidant. Cela peut inclure des adaptations d’horaires, du télétravail ou un passage à temps partiel.
Pour ce qui est des aides financières, le congé de proche aidant donne droit à l’Allocation journalière de proche aidant (AJPA), d’un montant de 64,54 € par jour. Cette allocation est maintenant rechargeable pour les aidants qui aident plusieurs proches tout au long de leur vie. De plus, une affiliation à l’assurance vieillesse d’un aidant familial permet de valider des trimestres pour la retraite sans cotisations supplémentaires. Enfin, certains parents d’enfants en situation de handicap peuvent également bénéficier du complément à l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) en tant que dédommagement pour avoir réduit ou cessé leur activité professionnelle.
Pour bénéficier de ces aides financières, il est possible de faire une demande auprès de la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou de la Mutualité sociale agricole (MSA) pour les agriculteurs.