L’adénosine : impact sur le sommeil
Moins célèbre que la mélatonine, l’adénosine est néanmoins une hormone importante dans le sommeil. Mais quel est son exacte fonction ? Qu’est-ce que la pression de sommeil ? Quel lien existe-t-il entre la caféine et l’adénosine ? La Dre Pascale Ogrizek, médecin du sommeil à Paris, répond à ces questions.
Les hormones du sommeil et leur rôle fondamental dans la régulation du sommeil
De nombreuses hormones jouent un rôle essentiel dans la régulation du sommeil. Parmi elles, deux sont particulièrement importantes : la mélatonine et le cortisol.
La mélatonine : l’hormone qui favorise le sommeil
La mélatonine est l’hormone la plus célèbre du sommeil. Elle est sécrétée en plus grande quantité lorsque nous sommes dans l’obscurité, d’où son nom qui signifie « noir » en grec. Pour mieux dormir, il est donc important d’avoir une bonne sécrétion de cette hormone.
Le cortisol : l’hormone qui nous maintient éveillés
Le cortisol est l’hormone antagoniste de la mélatonine. Elle joue un rôle dans notre état d’éveil et est sécrétée en pic par notre corps le matin afin de nous préparer à rester éveillés et en forme toute la journée. Il est donc recommandé de prendre des traitements à base de corticoïdes le matin plutôt que le soir, pour ne pas perturber notre sommeil.
L’adénosine : une molécule essentielle pour la régulation du sommeil
L’adénosine est une molécule qui joue un rôle crucial dans la régulation du sommeil. Sa production et sa libération sont directement liées aux besoins énergétiques de notre corps tout au long de la journée. Plus nous sommes actifs, plus nous libérons de l’adénosine, qui s’accumule dans notre organisme et favorise l’endormissement. La sieste peut contribuer à réduire le taux d’adénosine, mais il est important de ne pas la faire trop longtemps ou trop tardivement, car cela pourrait perturber notre endormissement nocturne.
La pression de sommeil : une sensation liée à l’adénosine
L’adénosine est également liée à la notion de pression de sommeil. Cette molécule s’accumule dans notre cerveau tout au long de la journée, créant une pression qui augmente notre besoin de sommeil et induit une sensation de somnolence. Elle facilite également le sommeil lent profond, la phase la plus réparatrice du sommeil.
La caféine, en quantité excessive, peut interférer avec l’adénosine en se fixant sur les mêmes récepteurs et en empêchant ainsi l’endormissement. Cela peut conduire à une accumulation d’adénosine dans notre organisme, entraînant une sensation de somnolence intense après la disparition des effets de la caféine.
Chaque nuit, notre sommeil est composé de plusieurs cycles, comprenant différentes phases telles que l’endormissement, le sommeil lent léger, le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal. En moyenne, nous accomplissons entre 4 à 6 cycles de sommeil par nuit, ce qui correspond à environ 6 à 9 heures de sommeil. L’adénosine joue un rôle clé dans la régulation de ces cycles, sa concentration augmentant pendant les périodes d’éveil et diminuant pendant le sommeil, en particulier lors du sommeil profond.