Les dangers du « Chemsex », sexe sous drogue
L’usage de drogues pour augmenter sa libido n’est pas une nouveauté, mais il connaît actuellement une popularité croissante, notamment au sein de la communauté gay masculine. Cette tendance s’explique par la facilité d’obtenir des psychostimulants et la prolifération des rencontres via internet. Toutefois, cette pratique sexuelle comporte des risques, comme en témoignent malheureusement plusieurs drames récents. Voici les explications.
Chemsex : Un phénomène inquiétant touchant Bordeaux
En mars 2024, une série noire liée au chemsex continue de faire parler d’elle à Bordeaux. Deux personnes ont trouvé la mort après une overdose lors de soirées chemsex, tandis que deux autres ont été hospitalisées (source 1). Cette pratique, découverte par le grand public en février 2023 avec l’affaire Pierre Palmade, continue de susciter des inquiétudes.
Le chemsex : Qu’est-ce que c’est et quels sont ses effets recherchés ?
Le chemsex, contraction des mots anglais « chemical » (chimique) et « sex » (sexe), est une pratique qui consiste à utiliser des drogues psychostimulantes pour augmenter le plaisir, améliorer l’endurance et se désinhiber lors de marathons sexuels. Certains y ont recours dès le début de leur sexualité, tandis que d’autres sont attirés par le goût du risque ou cherchent à se libérer de leurs inhibitions (source 1).
Cette pratique cache souvent une grande souffrance psychologique, notamment chez les personnes homosexuelles qui ont souffert d’homophobie depuis l’adolescence. La stigmatisation peut pousser certains individus vers le chemsex, qui offre une expérience libératrice dans un environnement encore hostile à l’homosexualité (source 1).
L’ampleur du phénomène et les risques pour la santé
Le phénomène du chemsex est difficile à quantifier, mais selon une étude publiée en mars 2022, entre 100 000 et 200 000 personnes en France seraient concernées, principalement des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. On observe également des signes de diffusion de cette pratique en dehors de la communauté gay (source 2).
Les substances les plus utilisées lors des soirées chemsex sont les cathinones, notamment le 3-MMC et le 4-MMC, ainsi que le GHB. Ces drogues de synthèse peuvent provoquer des crises de panique, des hallucinations et des troubles du rythme cardiaque (source 1).
Le chemsex présente de nombreux risques pour la santé. Les pratiques d’injection, appelées « slam », favorisent la transmission de virus tels que le VIH ou l’hépatite C. De plus, l’utilisation de drogues peut entraîner des oublis de traitement, tant pour les personnes séropositives que pour celles qui utilisent la PrEP. On connaît également mal les interactions entre les médicaments et les drogues consommées lors des soirées chemsex (source 1).
La prise en charge et les ressources disponibles
La prise en charge du chemsex reste encore peu connue en dehors des consultations spécialisées en santé sexuelle et des services d’addictologie. Des associations telles que Aides et la Fédération Addiction ont mis en place des groupes de soutien et des projets visant à accompagner les personnes concernées. Des lignes d’urgence sont également disponibles, ainsi que des ressources en ligne pour obtenir des conseils et des informations sur le chemsex (source 1).