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Qu’est-ce que la satyriasis, addiction sexuelle masculine ?

Jessica
Par Jessica
05 janvier 2024 27

Milène Leroy, sexologue, explique que le satyriasis est l’équivalent masculin de la nymphomanie chez la femme. Il se caractérise par une incessante et obsédante quête de plaisir sexuel. Mais comment reconnaître cette addiction et que peut-on faire à ce sujet ? Quelles sont les options de traitement disponibles ?

Définition, qu’est-ce que le satyriasis ?

Selon le dictionnaire Larousse, le satyriasis est un état permanent d’excitation sexuelle chez l’homme. Le Robert va même jusqu’à parler d’une exagération morbide des désirs sexuels. Cependant, il est important de souligner que le terme « morbide » ne fait pas référence à la mort, mais plutôt à ce qui est symptomatique d’une maladie. Cette condition pathologique pousse les personnes atteintes à avoir des idées sombres, à s’éloigner des relations sociales et à être incapables de vivre sans leur addiction, plus précisément, le besoin compulsif de se livrer à une activité sexuelle, nous explique Milène Leroy, sexologue.

Miroir avec la nymphomanie chez la femme

Du côté des femmes, l’hypersexualité est plus communément appelée « nymphomanie », en référence aux nymphes de la mythologie gréco-romaine. Pour les hommes, on parle plutôt de « satyriasis », en écho aux satyres, ces créatures mi-humaines mi-chèvres qui incarnent la force vitale de la nature dans la même mythologie.

Comment se manifeste l’hypersexualité masculine ?

« L’hypersexualité, connue donc sous le nom de satyriasis chez l’homme, se considère lorsque la personne en souffre, qu’elle néglige les autres aspects de sa vie, que son comportement altère son quotidien et que le caractère obsessionnel du trouble dure depuis plusieurs mois », explique Milène Leroy. Cette hypersexualité se manifeste par des pensées sexuelles récurrentes et persistantes, ressenties de façon intrusive, et par une envie irrépressible de pratiquer une activité sexuelle. Un simple regard, un croisement de jambes, ou même un simple regard peut être perçu comme un support sexuel potentiel, illustre la sexologue. Les personnes atteintes peuvent également avoir recours au cybersexe, à la pornographie, à la masturbation compulsive, à des aventures avec des inconnus (souvent sans protection), ainsi qu’à des services payants tels que les escorts.

Le satyriasis comme trouble sexuel à part entière

On parle de trouble sexuel car il y a un mal-être permanent chez l’individu en ce qui concerne son comportement. La personne qui en souffre cherche en effet non pas le plaisir, mais l’excitation qui se concrétise par une décharge sexuelle. Les rapports sont purement mécaniques et la quête est véritablement perverse, indique la sexologue. Les personnes atteintes de ce trouble ressentent souvent de la honte et de la culpabilité de ne pas pouvoir se contrôler, ce qui peut entraîner une mauvaise estime de soi, un manque de confiance en soi, etc. Pour mieux comprendre ce phénomène, le film « Shame » peut être intéressant à regarder, souligne Milène Leroy. On y voit à quel point l’homme ne peut pas vivre sans ces rapports sexuels, car ce sont les seuls moments où il se sent vivant. Le reste du temps, il éprouve de la mélancolie, une profonde tristesse, voire une forme de dépression.

Un côté enfantin

« Avec le satyriasis, on peut y voir un lien avec l’enfance, dans le sens où l’homme ‘satyriasis’ a besoin de l’autre pour se sentir vivant », souligne la sexologue. Il a besoin du corps de l’autre et de l’acte sexuel, sinon c’est comme s’il n’existait pas.

Des limites dangereuses

Bien que l’addiction sexuelle puisse être acceptable au début, car la sexualité est légale, elle peut devenir illégale au fur et à mesure que l’addiction s’intensifie. L’individu aura alors besoin de sensations de plus en plus fortes et peut entrer dans des zones troubles et illégales en adoptant des comportements dangereux tels que le chemsex ou le fétichisme, prévient la sexologue.

Les causes de l’hypersexualité masculine

Les causes peuvent être multiples. Parfois, cela provient d’une carence affective pendant l’enfance. L’individu a peut-être été exposé à des scènes qui l’ont traumatisé, ce qui a créé des traumatismes. En conséquence, en tant qu’adulte, cette personne peut se livrer au sexe pour se fusionner avec un partenaire (qu’elle connait ou non) et se sentir aimée et désirée pendant un rapport. Parfois, l’addiction cache également une fuite de la réalité et une souffrance plus profonde, ajoute Milène Leroy, sexologue.

Comme mentionné précédemment, l’addiction sexuelle devient alors un refuge. D’un point de vue neurologique, on pense qu’un dysfonctionnement des neurotransmetteurs et un niveau élevé de certaines hormones peuvent favoriser l’addiction sexuelle. Les personnes bipolaires sont également plus susceptibles de développer ce trouble d’hypersexualité, notamment lors des phases de manie, qui se caractérisent par une euphorie marquée et des comportements excessifs, rapporte le site de la clinique e-santé.

« Je souffre de satyriasis » : comment me soigner ? Les traitements

« Une psychothérapie menée par un professionnel (sexologue, psychologue, etc.) pour déterminer l’origine du comportement et être accompagné est recommandée pour prendre en charge cette addiction », recommande Milène Leroy. Selon le degré d’addiction, il peut même être nécessaire de consulter un psychiatre ou un médecin spécialiste des addictions. Ce dernier peut éventuellement prescrire des antidépresseurs ou d’autres médicaments pour aider le patient à aller mieux. Il est également important de ne pas négliger les groupes de soutien tels que les Sex Addict Anonymous, similaires aux Alcooliques Anonymes, ou les associations spécifiques comme la DASA (Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes France), qui peuvent aider les personnes en souffrance.

Mon homme semble atteint d’hypersexualité (satyriasis), que faire ?

Tout dépend des cas. Certains vont obliger leur compagnon à aller consulter seul, tandis que d’autres voudront l’accompagner lors de la thérapie pour mieux comprendre ensemble les causes de l’addiction. Selon Milène Leroy, il est important pour le partenaire de faire comprendre à l’autre que son addiction sexuelle relève d’une pathologie et que ses comportements finiront par l’accabler (infidélité compulsive, stress, doutes, etc.) avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur le couple.

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