Traitements et soins pour le cancer du côlon : que choisir ?
Selon la gravité de la maladie, le traitement varie. Dans tous les cas, la chirurgie est le principal moyen de traiter le cancer colorectal : une opération chirurgicale est nécessaire pour enlever la tumeur. La chimiothérapie n’est pas requise aux stades précoces. Nous avons interviewé le Pr Pierre Michel, gastro-entérologue au CHU de Rouen, pour en savoir plus.
L’opération chirurgicale, le traitement de référence du cancer du côlon
Après un diagnostic de cancer du côlon, un scanner est souvent utilisé pour évaluer la propagation de la maladie dans le corps. Il permet de détecter la présence éventuelle de métastases à distance de l’intestin, telles que dans le foie ou les poumons.
Il est essentiel de retirer la tumeur lors d’une opération chirurgicale, quel que soit le stade de la maladie (sauf en présence de métastases dans certains cas). Cette intervention, généralement pratiquée sous cœlioscopie, consiste en plusieurs incisions dans l’abdomen pour permettre au chirurgien d’utiliser des instruments sans créer une grande cicatrice. L’hospitalisation dure en général de trois à cinq jours. Dans certains cas, une colectomie (ablation partielle ou totale du côlon) peut également être nécessaire.
Il est intéressant de noter que certaines institutions commencent à pratiquer cette intervention en ambulatoire, selon le Professeur Pierre Michel, gastro-entérologue au CHU de Rouen et président de la Fédération francophone de cancérologie digestive.
Pendant l’intervention, le chirurgien retire la tumeur ainsi que les ganglions lymphatiques situés à proximité, car ils peuvent être envahis par des cellules cancéreuses. Cette intervention n’a généralement aucune conséquence pour le patient.
Après l’opération, une surveillance pour repérer les polypes cancéreux
Dans l’année suivant l’opération, des examens tels que l’échographie ou le scanner sont effectués tous les trois à quatre mois pour surveiller l’état du foie. Les fréquences des examens sont ensuite progressivement espacées. De plus, une coloscopie est réalisée trois ans après l’opération pour rechercher d’éventuels polypes, qui pourraient se développer en cancer. Si le résultat est rassurant, la coloscopie sera répétée tous les cinq ans.
Déterminer le stade du cancer pour adapter le traitement
L’analyse des tissus prélevés lors de l’opération permet de déterminer le stade du cancer, ce qui permet d’évaluer sa gravité. Il existe quatre stades de cancer du côlon, allant du moins grave au plus préoccupant.
Les stades 1 et 2 ne nécessitent pas d’autres traitements que l’intervention chirurgicale. Le patient est surveillé pendant cinq ans pour détecter toute apparition éventuelle de métastases. À ces stades, le risque de métastase est inférieur à 10 à 15 %, et une chimiothérapie ne réduirait pas ce risque, selon le Professeur Michel.
La chimiothérapie est proposée à partir du stade 3, lorsque les cellules cancéreuses commencent à se propager en dehors de l’intestin. En présence de métastases au stade 4, ce traitement permet de ralentir l’évolution du cancer. Dans certains cas, il est même possible d’opérer les métastases situées dans le foie ou le poumon, ce qui peut conduire à une guérison.
Une autre option de traitement est l’immunothérapie, qui stimule les défenses immunitaires du patient. Cependant, elle n’est recommandée que dans certains cas spécifiques, comme constaté par le Professeur Michel.
Cancer du côlon : quelles sont les chances de guérison ?
Au fil du temps, la survie des patients atteints d’un cancer colorectal s’est améliorée. Selon les données les plus récentes de Santé Publique France, la survie à 5 ans est de 63 % pour les personnes diagnostiquées entre 2010 et 2015. Cependant, cette survie diminue avec l’âge, passant de 72 % chez les patients diagnostiqués à 50 ans à 57 % chez ceux diagnostiqués à 80 ans. Il est donc crucial de dépister la maladie précocement.
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